Reseña del libro "Les vies sociales des lycéens et des profs (en Francés)"
Le lycée abrite une vie sociale qui n'a rien à envier à la vie active. Les élèves forment une société, avec ses règles, ses valeurs, sa morale du juste milieu: ça s'fait pas, c'est abusé. Elle s'organise en cercles et en réseaux: bons potes, super amies, simples copains, connaissances. Elle est fragmentée et finement hiérarchisée: les clans dans la classe, les petits secondes. Son intégration est forte, même si des tensions se produisent: ça parle dans l'dos, j'm'entends bien avec tout l'monde. La société des enseignants ressemble à celle des élèves. Organisée. Intégrée. Fragmentée. Régulée. Elle a ses habitudes (qui mange à la cantine ? ) et ses rituels (la grand-messe de prérentrée). Entre autres contradictions, elle veut des consignes claires, mais n'aime pas recevoir d'ordres. Les échanges informels (t'es à quel chapitre ? ) y engendrent des usages professionnels (tu gères), parfois en décalage avec les consignes officielles (vous traiterez tout le programme). Le rapport élèves-enseignants a plusieurs aspects. C'est un rapport de force, fait de pressions, négociations, concessions, compromis: on peut pas r'pousser l'interro ? Il est un jeu de rôles complémentaires, avec ses scènes classiques: bien, je vais ramasser le travail de... - J'ai oublié mes affaires... Cette relation de travail repose sur des contrats implicites, une division des tâches. Ici, les élèves collaborent. Là, ils redéfinissent les consignes: mais nan, tu. Il s'agit d'une rencontre interculturelle. Des phénomènes connus des ethnologues se produisent. Ethnocentrisme, résistance, incompréhension, assimilation, métissage, bricolage culturel: j'ai piqué des phrases dans un livre et rajouté mes idées. Enfin, c'est un rapport humain avec tout ce que cela comporte de convivialité, de distance, de friction, de méfiance, de hauts et de bas: i' m'énerve, j'l'aime bien. On y fait route, quitte à quatre, parle dans l'dos, a une heure de trou... Bienvenue au lycée !
